Vos enfants

L’enfant est un être en développement. Au cours de ce développement qui implique inévitablement certains déséquilibres, tous les enfants traversent des crises et peuvent présenter à certains moments des symptômes susceptibles d’inquiéter ses parents.

Par exemple, durant la première année de vie, le bébé va connaitre plusieurs crises qui témoignent uniquement d’un développement normal. Un peu plus tard, lors de l’acquisition du langage, l’enfant peut se mettre à bégayer sans qu’il soit nécessaire de se précipiter chez un orthophoniste. Un adolescent qui vous provoque est juste un adolescent qui prend ses marques et entre dans l’âge adulte. Ainsi, la plupart du temps l’enfant va surmonter ses crises et les « symptômes » vont disparaître. Il est important de ne pas précipiter un diagnostic qui aurait pour effet de le stigmatiser. Il faut donc être très attentif et ne pas s’alarmer de manière inutile. Il ne faut pas non plus hésiter à en parler avec son pédiatre ou son médecin généraliste.

En revanche, si ces crises perdurent, une consultation avec un psychologue peut s’imposer. Avec un traitement approprié, dans la grande majorité des cas, l’évolution des troubles est extrêmement favorable.

Il ne faut pas non plus négliger chez l’enfant le possible impact traumatique de certains évènements de vie comme le deuil, la maladie, la séparation des parents mais aussi la naissance d’un autre enfant ou un déménagement. Dans ces cas très fréquents, consulter un psychologue peut aider l’enfant à traverser ces moments difficiles.

Le bébé et les quatre crises du développement de la première année

-Les symptômes

Si votre bébé a des difficultés à s’endormir, refuse de manger et est très agité, il traverse peut-être une crise typique de la première année de vie.

  • 3 mois ou la fin de la période symbiotique : les 3 premiers mois constituent la période symbiotique où la mère et l’enfant ne font qu’un. A partir de 3 mois, l’enfant va commencer à percevoir que sa mère est une autre personne ce qui peut susciter de l’anxiété. C’est comme si le bébé se demandait : et maintenant ? Si j’appelle et que personne ne vient, que va-t-il se passer ? 
  • La formation du triangle familial : même si le père a été présent et actif depuis la naissance du bébé, sa relation avec l’enfant n’est pas aussi symbiotique que celle de la mère. Mais aux alentours de 6 mois, le bébé va reconnaître la figure du père ce qui peut occasionner une petite baisse d’appétit ou des troubles légers du sommeil. En règle générale, c’est plus souvent la mère que l’enfant qui est affectée par ce changement. Elle se rend compte que l’enfant a besoin de cette relation triangulaire et qu’il doit d’épanouir aussi en dehors de leur relation purement exclusive.  Cette crise peut se confondre avec l’apparition des premières dents.
  • L’angoisse de séparation : elle a pour habitude d’apparaître au huitième mois. Le sommeil de l’enfant peut être très perturbé et les pleurs intenses.
  • L’ambivalence entre dépendance et indépendance : cette crise correspond à l’apprentissage de la marche. L’enfant veut marcher, être indépendant mais a toujours besoin de pouvoir de réfugier dans les bras de ses parents. Les conséquences sont les mêmes que pour les autres crises : réveils nocturnes et légère perte d’appétit.

Quelle attitude adopter ?

L’important est d’adopter une attitude calme et rassurante et de s’adapter aux besoins de l’enfant. Il n’est pas recommandé de dormir avec l’enfant. A partir du huitième mois, la présence d’un doudou peut l’aider notamment à traverser la crise liée à l’angoisse de séparation.   Quand maman ferme la porte de la chambre, le doudou reste. C’est l’enfant qui choisira son doudou (en aucun cas il ne devra lui être imposé) et ce dernier ne devra ni être lavé ni être réparé pour jouer son rôle.

Quand est-il nécessaire de consulter ?

Ces crises doivent être passagères : quinze jours à 4 semaines notamment pour la crise d’angoisse de séparation. Maintenant, si les parents ressentent de l’angoisse face à ses crises, il est bon de s’adresser au pédiatre, ne serait-ce que pour se rassurer et offrir à l’enfant un environnement serein.  Si les troubles du sommeil et de l’appétit persistent, il est impératif de consulter.

L’anxiété et la dépression chez l’enfant

L’anxiété chez l’enfant

les symptômes

Il s‘agit de réponses anxieuses extrêmes et disproportionnées. La détresse de l’enfant se prolonge et présente une intensité sans rapport avec la situation.

L’anxiété est la pathologie la plus répandue chez l’enfant. Les études scientifiques suggèrent une prédisposition à l’anxiété chez certains enfants. Mais les facteurs familiaux (parents souffrant de troubles anxieux), développementaux (évènements de vie perturbants lors des périodes critiques du développement) et environnementaux (apprentissage) sont essentiels. 

Un diagnostic peut être posé uniquement si le fonctionnement social est clairement perturbé et si les symptômes perdurent (au delà de 4 semaines). La peur ou l’anxiété sont excessives. Les enfants surestiment le danger et présentent des réactions disproportionnées.

On distingue:

L’anxiété de séparation : l’enfant va présenter une grande détresse en quittant sa maison, ses parents ou en prévision de ces évènements. Il exprime aussi des angoisses concernant ce qui pourrait arriver à ses parents (maladie, mort, accident) ou ce qui pourrait le séparer d’eux (se perdre, tomber malade, être kidnappé). L’enfant ne souhaite pas rester seul chez lui ou même aller à l’école. Les cauchemars sur le thème de l’abandon peuvent être fréquents.

Le mutisme sélectif : l’enfant va présenter l’incapacité de parler dans certaines situations sociales spécifiques alors qu’il parle dans d’autres situations. Il peut ainsi ne pas parler à l’école tout en parlant chez lui. Ce trouble est très rare. Cela ne concerne pas les enfants ayant immigré dans un pays où une langue différente est parlée. Ils peuvent tout simplement refuser de parler la nouvelle langue du fait d’un manque de connaissance.

La phobie spécifique : il s’agit d’une peur ou d’une anxiété intense à propos d’un objet ou d’une situation spécifique : animaux, hauteurs, prendre l’avion, voir du sang, avoir une piqûre. Une peur transitoire et modérément invalidante n’est pas considérée comme une phobie. L’enfant peut se mettre à pleurer, avoir un accès de colère, se figer ou s’agripper. Une phobie spécifique se développe à la suite :

  • d’un événement traumatisant (avoir été attaqué par un animal, être resté coincé dans un ascenseur),
  • de l’observation d’une personne subissant un événement traumatisant,
  • d’informations concernant un événement traumatique (par exemple la couverture médiatique d’un accident d’avion).

La phobie sociale : il s’agit d’une peur ou d’une anxiété intense observées lors d’une ou plusieurs situations sociales durant lesquelles l’enfant est soumis à l’observation d ‘autrui (adultes et enfants) : avoir une conversation, rencontrer des personnes nouvelles, prononcer un discours, manger ou boire en public. L’anxiété sociale ne peut être attribuée à une quelconque maltraitance dans l’enfance même si cette dernière constitue un facteur de risque aggravant. L’anxiété sociale ne peut être confondue avec la timidité normale (une certaine réticence sociale).

Le trouble panique : ce trouble se réfère à des attaques de panique récurrentes et inattendues. Il s’agit d’un crainte ou d’un malaise intense pouvant comprendre les symptômes suivants (palpitations, transpiration, tremblements, impression d‘étouffement, nausée, vertige, frissons ou bouffées de chaleur etc.).

L’agoraphobie : il s’agit d’une peur ou d’une anxiété intense lors des situations suivantes (au moins deux) : utiliser des transports en commun, être dans des endroits ouverts (parkings, marchés, ponts), être dans des endroits fermés (magasins, théâtres, cinéma), être dans une file d’attente ou dans une foule, être seul à l’extérieur du domicile.

L’anxiété généralisée : l’enfant ressent une anxiété et des soucis excessifs et ne parvient pas à contrôler cette préoccupation. Cette anxiété est associé à l’un des symptômes suivants : agitation, fatigabilité, difficultés de concentration ou trous de mémoire, irritabilité, tension musculaire, perturbation du sommeil.

Pourquoi il est nécessaire de consulter

Les troubles anxieux altèrent nos capacités à faire les choses rapidement et avec efficacité, et consomment temps et énergie, ce qui peut conduire notamment à un taux élevé d’absentéisme scolaire. Les troubles anxieux non traités pendant l’enfance ont tendance à persister à l’âge adulte. Une thérapie cognitivo-comportementale est particulièrement efficace dans ce cadre.

Attention : il existe des moments dans l’enfance marqués par des peurs « normales » pour l’âge : les bruits soudains chez les nouveaux nés, la peur de la séparation et la peur des étrangers aux alentours de 6 mois, peurs qui doivent se dissiper progressivement vers l’âge de 2  ans. La peur des animaux et des créatures fantastiques disparaitra avec la puberté. Quant à la peur de l’école, elle peut apparaître à la première rentrée ou lors des grandes étapes, au collège et au lycée, pour ensuite s’estomper et disparaître.

La dépression chez l’enfant

Les symptômes

Tristesse, colère anxiété, indifférence apparente, isolement, sentiment d’infériorité, agressivité, fatigue, maux de ventre, maux de tête.

Rogé et Chabrol (2003) nous rappellent que la présentation des dépressions chez l’enfant est très variable. La symptomatologie regroupe cependant :

Des troubles des affects :

  • La tristesse : l’enfant ne va pas dire qu’il est triste. Il pourra même paraître heureux à certains moments, l’humeur étant très fluctuante. En revanche, certains signes doivent alerter. Il pleure pour des raisons futiles : « Je ne sais pas pourquoi je pleure. »L’enfant déclare s’ennuyer, réclame des marques de tendresse pour les refuser ensuite. Il sourit et rit rarement.
  • La colère : chez l’enfant, l’irritation, l’agressivité et les accès de colère sont courants en phase de dépression.
  • L’anxiété : on peut retrouver l’ensemble des manifestations de l’anxiété comme l’anxiété de séparation, des phobies ou une anxiété généralisée.
  • L’émoussement effectif : l’enfant paraît indifférent et culpabilise parfois même d’avoir perdu cette capacité d’aimer.

Des troubles du comportement : l’enfant ne joue plus autant, s’isole de ses camarades. S’il joue, c’est seul le plus souvent. Les activités choisies sont passives comme regarder la télévision pendant des heures. Des difficultés scolaires apparaissent. L’enfant se sent inférieur aux autres, incompétent. La lutte contre la dépression peut le conduire à des comportements d’opposition et des réactions agressives.

Des troubles somatiques : l’enfant va connaître des troubles de l’appétit et du sommeil. L’enfant va se plaindre de fatigue, de maux de ventre ou de maux de tête.

Pourquoi il peut être important de consulter

La dépression chez l’enfant dure le plus souvent plus d’un an. Les rechutes sont fréquentes. L’évolution à long terme est marquée par un risque élevé de conduites suicidaires, l’échec scolaire, des grossesses précoces ou des conduites addictives (drogue et alcool). La thérapie cognitivo-comportementale, parfois associée à un antidépresseur, dans le cas d’une dépression majeure, a prouvé son efficacité.

Le Trouble de l’attention et de l’hyperactivité

Ce trouble est largement répandu puisqu’il concernerait 3% de la population scolaire. Il toucherait plus fréquemment les garçons que les filles. Son diagnostic et son traitement suscitent des controverses. Il est fort possible que certains enfants diagnostiqués TDAH ne le soient pas. Le tableau clinique doit être significatif. Plusieurs symptômes doivent être impérativement présents avant l’âge de 12 ans. Les manifestations du trouble doivent être présentes dans plus d’un contexte (école, maison, etc..). Ce trouble est invalidant sur le plan du fonctionnement et du développement de l’enfant. En revanche, si ce trouble est avéré, refuser tout traitement médicamenteux peut être préjudiciable pour l’enfant. Il convient de prendre l’avis d’un psychiatre (autorisé à prescrire un médicament) et d’un psychologue.

Les Symptômes

Etourderie, distraction, désorganisation, difficulté de concentration, agitation motrice, actions précipitées avec absence de réflexion sur leurs conséquences, enfant « pousse à bout ».

Selon le DSM 5 :

L’inattention doit être caractérisée par six ou plus des symptômes suivants :

  • Manque d’attention et fautes d’étourderie dans les devoirs,
  • Difficulté à soutenir son attention en classe ou dans les jeux,
  • Semble ne pas écouter quand on lui parle personnellement,
  • Ne se conforme pas aux consignes et a du mal à mener à bien ses devoirs ou les tâches domestiques,
  • A du mal à organiser ses travaux (travail brouillon, difficultés pour procéder par étapes, garder ses affaires en ordre),
  • Déteste les tâches qui nécessitent un effort soutenu comme le travail scolaire ou les devoirs à la maison,
  • Perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à ses activités (matériel scolaire, clés, lunettes, téléphone etc.),
  • Se laisse souvent distraire par des stimuli externes,
  • A des oublis fréquents dans la vie quotidienne.

L’hyperactivité (ou impulsivité) doit être caractérisée par six ou plus des symptômes suivants :

  • Remue souvent les mains ou les pieds, ou se tortille sur son siège,
  • Se lève souvent en classe ou dans d’autres situations où il est censé rester assis,
  • Court ou grimpe partout,
  • Est souvent incapable de se tenir tranquille dans les jeux ou activités de loisir,
  • Est souvent « sur la brèche » ou « monté sur ressort »,
  • Parle trop,
  • Laisse échapper une réponse à une question qui n’a pas fini d’être posée, 
  • A des difficultés à attendre son tour,
  • Interrompt les autres ou impose sa présence.

Pourquoi il est important de consulter

Non traité, le TDAH peut avoir des répercussions importantes sur le niveau scolaire et rend l’adaptation de l’enfant problématique. Les relations avec les autres sont sévèrement perturbées. Le rejet par les camarades d’école est très fréquent, les conflits avec les parents rendent la vie à la maison difficile.

Les difficultés d’apprentissage chez les enfants

Le Trouble spécifique des apprentissages chez les enfants

Les symptômes

  • Déficit de lecture ou dyslexie : exactitude de la lecture des mots, rythme et fluidité de la lecture, compréhension de la lecture.
  • Déficit de l’expression écrite : exactitude en orthographe, exactitude en ponctuation et en grammaire, clarté ou organisation de l’expression écrite.
  • Déficit du calcul ou dyscalculie : sens des nombres mémorisation de faits arithmétiques, calcul exact ou fluide, raisonnement mathématique correct.

Le DSM 5 classe sous le titre « Trouble Spécifique des apprentissages » les troubles de l’apprentissage de la lecture, du calcul et de l’écriture.

Les critères sont  des difficultés à apprendre

  • Lecture des mots inexacte ou lente et réalisée péniblement
  • Difficultés à comprendre le sens de ce qui est lu
  • Difficultés à épeler
  • Difficultés d’expression écrite
  • Difficultés à maitriser le sens des nombres, les données chiffrées ou le calcul
  • Difficultés avec le raisonnement mathématique

Les compétences scolaires du sujet vont être très nettement au dessous du niveau escompté pour son âge. Les difficultés commencent à apparaître au cours préparatoire mais peuvent survenir plus tardivement en fonction des compétences sollicitées.

Se mettre à niveau, atteindre par exemple un niveau de lecture normal, nécessite chez l’enfant et l’adolescent des efforts considérables. Dans cette lutte contre ce trouble, l’enfant le plus souvent sera assisté par un psychologue et un orthophoniste.

Pourquoi il est nécessaire de consulter.

Même s’il est admis qu’on ne guérit jamais véritablement d’un trouble spécifique de l’apprentissage, un dépistage précoce et un encadrement adéquat permettent à l’enfant de poursuivre sa scolarité dans de meilleures conditions.

Attention

Le diagnostic doit être établi par un psychologue. C’est ce dernier qui pourra déterminer si oui ou non, il s’agit bien d’un trouble spécifique de l’apprentissage. Une éventuelle prise en charge orthophonique n’interviendra que dans second temps.

Tout autre cause doit être exclue : troubles de l’acuité visuelle ou auditive, adversité psychosociale, manque de maîtrise de la langue de l’enseignement scolaire, enseignement pédagogique inadéquat.

Pour en savoir plus

Des centres de référence ont été créés pour assurer une prise en charge pluridisciplinaire de ces types de troubles. Consulter la liste sur http://www.chrysalide.info.

Le Handicap intellectuel chez l’enfant

Le handicap intellectuel toucherait 1% de la population générale. L’interprétation d’un test de Coefficient Intellectuel par un psychologue pourra donner une estimation du QI et qualifier le niveau de sévérité du handicap : léger, moyen, grave ou profond.

Le QI moyen dans la population générale est, par définition, de 100. On parle de retard mental lorsque le QI est inférieur à 70. Le retard mental est considéré comme léger lorsqu’il est compris entre 70 et 50, comme modéré lorsqu’il est compris entre 49 et 35, comme grave lorsqu’il est compris entre 34 et 20 et comme profond lorsqu’il est inférieur à 20.

Les trois critères, selon le DSM 5, pour retenir le diagnostic de handicap intellectuel sont les suivants :

  • Déficit des fonctions intellectuelles : raisonnement, résolution de problèmes, planification, abstraction, jugement, apprentissage scolaire,
  • Déficit des fonctions adaptatives : il s’agit des habiletés conceptuelles (utilisation de la lecture, de l’écriture et du nombre dans la vie quotidienne), des habiletés pratiques (habillage, déplacements, préparation des repas etc.) et des habiletés sociales (relations interpersonnelles, responsabilité, crédulité, capacité à éviter la victimisation).
  • Début avant l’âge de 18 ans.

Quelle attitude adopter ?

Il est difficile pour les parents et l’enfant d’accepter un tel diagnostic. Il conviendra d’élaborer, en collaboration avec la famille, un projet individualisé destiné à améliorer le fonctionnement cognitif de l’enfant et à modifier son environnement pour faciliter son adaptation. Les nouvelles technologies constituent aujourd’hui une aide précieuse, permettant de repousser les limites des enfants.

Les Troubles du spectre autistique

Les symptômes

Il s’agit de la triade autistique : déficits persistants de la communication,  des interactions sociales et caractère restreint et répétitif des comportements et centres d’intérêts.

Le site canadien (http://www.children.gov.on.ca) nous livre une description très pertinente des symptômes liés à la communication, au comportement et de nature sociale.

Les symptômes liés à la communication

  • Absence de babillage à l’âge de 11 mois;
  • Absence de gestes simples à l’âge de 12 mois (p. ex., saluer de la main);
  • Aucun mot prononcé à l’âge de 16 mois;
  • Absence de phrases de deux mots à l’âge de 24 mois (nom et verbe, p. ex., « bébé dormir »);
  • Absence de réaction lorsqu’on l’appelle par son nom, ce qui soulève des inquiétudes quant à sa capacité auditive;
  • Perte de toute capacité langagière ou sociale, à n’importe quel âge.

Les symptômes liés au comportement

  • Fait des gestes étranges et répétitifs avec ses doigts ou ses mains;
  • Manifeste une sensibilité exagérée à l’égard de certaines textures, de certains sons ou de certaines lumières;
  • Ne s’intéresse pas aux jouets ou joue avec eux d’une façon inhabituelle (p. ex., les aligne, les fait tourner, en ouvre et referme des parties, plutôt que d’utiliser le jouet dans son ensemble);
  • A des compulsions ou des rituels (doit faire une activité d’une façon particulière ou dans un certain ordre chronologique; est porté à faire des crises de colère lorsque les rituels sont interrompus);
  • A des intérêts inhabituels à l’égard de certaines choses, comme les interrupteurs de lampes d’éclairage, les portes, les ventilateurs, les roues;
  • A des peurs inhabituelles.

Les symptômes de nature sociale

  • Fait rarement un contact visuel avec d’autres personnes;
  • Ne joue pas au jeu de « coucou »;
  • Ne montre pas du doigt les choses auxquelles il s’intéresse;
  • Sourit rarement en présence d’autres personnes;
  • Est plus intéressé à regarder des objets que le visage des gens;
  • Préfère jouer seul;
  • Ne tente pas d’attirer l’attention de ses parents; ne suit pas du regard lorsqu’on lui montre quelque chose en pointant du doigt;
  • Semble être dans son propre univers;
  • Ne répond pas à l’appel de ses parents qui l’invitent à jouer, même lorsqu’il est détendu;
  • Evite ou ignore les autres enfants qui s’approchent de lui.

Attention

Le syndrome d’Asperger a disparu du DSM 5. Les sujets avec ce diagnostic reçoivent maintenant un diagnostic de trouble du spectre autistique. Les enfants porteurs de ce syndrome ne présentent pas de retard de langage significatif. Ils utilisent des mots isolés vers l’âge de 2 ans et des phrases à valeur de communication vers l’âge de 3 ans.

Le Harcèlement scolaire

Les symptômes

Blessures inexpliquées, vêtements perdus ou abimés (livres, matériel électronique, bijoux), maux de tête ou de ventre fréquents, se sent malade ou simule, troubles alimentaires, troubles du sommeil,  notes en baisse, perte d’intérêt vis à vis du travail scolaire ou refus d’aller à l’école, baisse de l’estime de soi, comportements autodestructeurs.

Le harcèlement scolaire ou « bullying » est un comportement agressif en milieu scolaire impliquant un déséquilibre de pouvoir entre un enfant agresseur et un enfant agressé. Ce comportement est répétitif. (www.stopbullying.gov).

Les caractéristiques d’un tel comportement sont les suivantes

  • Un déséquilibre de pouvoir : les harceleurs utilisent leur pouvoir qui peut être leur force physique, leur accès à des informations embarrassantes ou leur popularité, afin de contrôler ou blesser les autres.
  • La répétition : le comportement est répété plus d’une fois.
  • Le bullying inclue des actions telles que : effectuer des menaces, répandre des rumeurs, attaquer quelqu’un physiquement ou verbalement ou l’exclure d’un groupe.

Il existe trois types de harcèlement scolaire :

  • Le harcèlement verbal (oral ou écrit) : moqueries, surnoms humiliants, commentaires sexuels inappropriés, menaces.
  • Le harcèlement social, qui se réfère à gâcher la réputation ou les relations sociales d’autrui : exclure une personne d’un groupe, dire aux autres enfants de ne pas être ami avec quelqu’un en particulier, faire courir des rumeurs au sujet d’une personne, embarrasser quelqu’un en public.
  • Le harcèlement physique qui se réfère à blesser quelqu’un ou s’en prendre à ses biens personnels : frapper, donner des  coups de pied, pincer, cracher, bousculer, pousser, prendre ou abimer les affaires de l’autre, faire des gestes grossiers.                                                                                                                                                                       

Ce harcèlement peut avoir lieu pendant ou après les heures d’école. Bien que la plupart des cas de harcèlements soient reportées au sein de l’enceinte scolaire, certains cas se passent sur les aires de jeux, dans le bus, sur le chemin de l’école, dans le voisinage et aussi de plus en plus sur internet : 30% des enfants entre 6 et 12 ans auraient souffert au moins une fois de harcèlement, 20% entre 9 et 12 ans.

Les enfants à risque

En règle générale, les enfants qui sont harcelés possèdent une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :

  • Ils sont perçus comme différents de leurs camarades : en surpoids, ou bien très minces, portant des lunettes ou des vêtements différents, être nouveau à l’école ou dans l’impossibilité de posséder ce que les autres trouvent « cool »,
  • Ils sont perçus comme faibles ou incapables de se défendre,
  • Ils sont moins populaires que d’autres et ont peu d’amis,
  • Ils ne s’entendent pas bien avec les autres, sont perçus comme ennuyeux ou provoquants.

Cependant, même si un enfant possède ces facteurs de risque, cela ne signifie pas pour autant qu’il sera obligatoirement harcelé.

Les harceleurs

Il existe deux types d’enfants plus susceptibles que d’autres de devenir des harceleurs :

  • Ceux, appréciés par leurs pairs, qui ont un certain pouvoir social, très concernés par leur popularité et qui aiment dominer ou prendre en charge les autres.
  • Les autres sont plus isolés et peuvent être déprimés ou anxieux, avoir une faible estime d’eux mêmes, être moins impliqués à l’école et facilement influençables ou bien incapables d’empathie.

Ces enfants sont :

  • Agressifs et facilement frustrés,
  • Ont des problèmes à la maison ou des parents peu impliqués,
  • Pensent du mal des autres,
  • Ont des difficultés à suivre les règles,
  • Ont des amis harceleurs,
  • Voient la violence d’une manière positive.

Attention : ceux qui harcèlent les autres ne sont pas nécessairement plus forts. Le déséquilibre de pouvoir peut venir d’une différence de popularité ou de capacités dans un domaine.

Les signes d’alerte

Il existe des signes qui peuvent nous alerter sur le fait qu’un enfant est harcelé ou harceleur. Reconnaître les signes est un premier pas essentiel. En effet, beaucoup d’enfants ne demandent pas d’aide.

Il est très important de parler avec les enfants qui montrent ces signes. Ce peut être l’indication d’autres troubles comme une dépression ou l’abus de substances. Parler à l’enfant permettra d’identifier la source du problème.

  • Signes montrés par un enfant harcelé (à noter cependant que certains enfants ne montrent aucun signe).
    • Blessures inexpliquées,
    • Vêtements perdus ou abimés (livres, matériel électronique, bijoux),
    • Maux de tête ou de ventre fréquents, se sent malade ou simule,
    • Changements dans les habitudes alimentaires comme sauter des repas ou au contraire se jeter sur la nourriture. Certains enfants peuvent rentrer de l’école, affamés car ils n’ont pas mangé,
    • Difficultés à s’endormir ou cauchemars fréquents,
    • Notes en baisse, perte d’intérêt vis à vis du travail scolaire, ou refus d’aller à l’école,
    • Perte soudaine d’amis ou évitement des situations sociales,
    • Sentiments de désespoir ou baisse de l’estime de soi,
    • Comportements autodestructeurs comme faire une fugue, se blesser ou parler de suicide.
  • Signes qu’un enfant peut être un harceleur
    • Est souvent impliqué dans des conflits verbaux ou physiques,
    • A des amis harceleurs,
    • Est de plus en plus agressif,
    • Est souvent envoyé dans le bureau du proviseur,
    • Accuse les autres de ses problèmes,
    • N’accepte pas la responsabilité de ses actions,
    • Se compare aux autres et s’inquiète au sujet de sa réputation ou de sa popularité.

Pourquoi les enfants ne demandent pas de l’aide ?

Les statistiques montrent qu’un adulte n’est prévenu que dans 40% des cas. Les enfants n’en parlent pas aux adultes et ce pour plusieurs raisons :

  • Le harcèlement scolaire laisse un enfant sans défense. Il veut parfois reprendre le contrôle de la situation et gérer le problème lui même, pour ne pas paraître faible,
  • L’enfant peut craindre la revanche de son harceleur,
  • Etre harcelé est une expérience humiliante. L’enfant peut ne pas vouloir qu’un adulte sache ce qu’on dit de lui, que ce soit vrai ou faux. Il peut aussi avoir peur d’être jugé ou considéré comme faible,
  • L’enfant peut se sentir socialement isolé.  Il peut penser que personne ne se sentira concerné ou comprendra ce qu’il vit,
  • L’enfant peut aussi avoir peur d’être rejeté par ses pairs. Des amis peuvent l’aider et il peut avoir peur de perdre ce soutien.

Les effets du harcèlement

Le harcèlement affecte tout le monde : ceux qui sont harcelés, ceux qui harcèlent et ceux qui en sont témoins. Les impacts sur la santé mentale, l’usage de drogues ou les pensées suicidaires sont non négligeables.

Chez les enfants harcelés, nous notons :

  • Dépression, anxiété, sentiments de tristesse et de solitude, troubles alimentaires, troubles du sommeil, perte d’intérêt pour les activités qu’ils avaient l’habitude d’apprécier. Ces troubles peuvent persister à l’âge adulte,
  • Plaintes somatiques,
  • Résultats scolaires en baisse. Ils ont plus tendance que les autres à manquer l’école, ou « sécher » les cours,
  • Certains (dans un nombre très faible de cas) peuvent avoir recours à la violence. 12 des 15 tireurs dans les fusillades d’école aux Etats Unis, des années 90, avaient été harcelés.

Chez les enfants harceleurs, nous notons :

  • Abus d’alcool et usage de drogues à l’adolescence et à l’âge adulte,
  • Propension élevée aux bagarres et au vandalisme,
  • Activité sexuelle précoce,
  • Condamnations judiciaires à l’âge adulte,
  • Abus physiques sur leurs partenaires et leurs enfants,

Chez les enfants témoins, nous notons :

  • Usage accru de tabac, alcool et autres drogues,
  • Dépression et anxiété,
  • Absentéisme scolaire.

Relation entre suicide et harcèlement scolaire

Les médias rapportent souvent des cas de harcèlement scolaire se terminant avec un suicide. Cependant, la plupart des jeunes subissant un harcèlement ne finissent pas par se suicider. Bien qu’il existe un risque, le harcèlement n’est souvent pas la seule cause.

Quelle attitude adopter

Pour prévenir toute situation de harcèlement, le mieux est de communiquer régulièrement avec nos enfants, en posant les questions suivantes : ca s’est bien passé aujourd’hui ? Tu as eu des problèmes ? Avec qui tu as mangé ? Avec qui tu as joué, discuté ? Comment ça se passe dans le bus ?

Pourquoi il est nécessaire de consulter

Si vous avez des doutes sur une possibilité de harcèlement scolaire et si vous sentez que votre enfant n’ose pas se confier à vous, sans doute le fera-t-il plus facilement auprès d’un tiers qu’il considérera comme neutre. Si le cas de harcèlement est avéré, il est indispensable de consulter.

La désobéissance

Le circuit de la désobéissance (Bunge, Gomar, Mandil, 2012) mine nos relations avec nos enfants.  

Après, tu fais ce que je te dis

C’est la dernière fois que je te le dis

OK, vas-y

Tu me fatigues

Les ordres perdent de leur efficacité puisque l’enfant est habitué à obéir uniquement quand il y est forcé. L’enfant gagne du temps pour continuer à faire ce dont il a envie. Enfants et parents commencent à se voir comme des adversaires.

L’enfant s’alimente de toute une série de croyances problématiques au sujet :

  • De l’injustice dont il se pense victime :
    • Les règles de mes parents sont injustes et gâchent ma vie.
    • Horaires : pourquoi je dois rentrer à la maison plus tôt que mes amis ? Ils vont penser que je suis un dégonflé.
    • Tâches : pourquoi je dois tout faire ? Mon frère ne fait rien, c’est injuste.
    • Ecole : le professeur me donne des heures de colle et il me fait faire des devoirs supplémentaires. Ce ne se passe jamais bien pour moi.
  • De son supposé manque d’autonomie
    • Ils doivent me laisser faire ce que je veux, ils ne peuvent pas me commander. Je suis suffisamment grand pour qu’on ne me dise plus quoi faire.
    • Corvées ménagères: je n’ai pas besoin qu’on me les rappelle, je sais ce que j’ai à faire.
  • De la façon dont il pense être apprécié
    • S’ils me donnent ce que je demande et s’ils me laissent faire ce que je veux, c’est parce qu’ils m’aiment vraiment.
    • Vêtements : S’ils m’aiment vraiment, ils vont me laisser acheter cette paire de pantalons.
    • Concert : S’ils m’aimaient vraiment, ils me laisseraient aller à ce concert.
  • De la façon dont il pense être accepté
    • Tous devraient m’accepter et aimer être avec moi. S’ils ne m’acceptent pas, c’est parce qu’ils sont en colère contre moi, envieux ou idiots, etc.
  • Des supposées mauvaises intentions des autres
    • Il l’a fait exprès pour me contrarier ou me mettre en colère.

Pourquoi il est nécessaire de consulter.

Consulter un psychologue va vous permettre de comprendre pourquoi votre enfant se comporte de manière inadéquate ainsi qu’acquérir tous les concepts utiles à la compréhension du comportement. Quant à votre enfant, il pourra réviser ses croyances problématiques, en adopter de plus saines et ainsi changer progressivement de conduite.