Parlons de Vous

Nous nous posons rarement des questions sur nous-mêmes. Je pourrais évoquer le manque de temps ou la peur des réponses mais dans la plupart des cas, il s’agit juste de la difficulté à réfléchir sur soi en prenant du recul. Le psychologue dispose du savoir nécessaire pour vous aider à amorcer cette réflexion.

Comment vous sentez vous?

Un de vos proches vous a peut-être déjà posé cette question : es-tu heureux (se) ? Vous souvenez vous de ce que vous avez répondu ? Qu’y répondriez –vous maintenant ? C’est une question difficile, et bien souvent, nous hésitons, cherchant désespérément la réponse politiquement correcte attendue par notre interlocuteur. Car soyons honnêtes, ce type de question, nous ne nous la posons à nous mêmes que rarement. Et d’ailleurs savons-nous y répondre ? Alors parce que la question du bonheur apparaît bien trop vaste, tentons ensemble de répondre à quelques questions plus simples :

  • Que faites-vous habituellement pour vous faire plaisir ? Souriez-vous et riez-vous souvent ? Pensez-vous avoir le sens de l’humour ? Vous accordez-vous des moments de rêverie ou de méditation ?
  • Comment pourriez vous qualifiez vos relations avec vos proches, vos parents, enfants, amis ? Qu’avez-vous l’habitude de partager avec eux ?
  • Si vous deviez vous décrire, quels seraient vos points forts ? Avez –vous le sentiment de les exploiter dans votre vie ? Votre travail ? Souhaitez-vous parfois être dans la peau d’une autre personne ?

Si vous avez des difficultés à répondre à ces questions ou si les réponses ont créé chez vous un sentiment d’insatisfaction, consultez ma rubrique : Avez-vous besoin de consulter ?

Avez-vous besoin de consulter ?

Nous connaissons tous des hauts et des bas. Nous avons tous des problèmes et des moments de frustration. La question est de savoir de quelle manière nous parvenons à les gérer. Il peut arriver un moment de notre vie où nous nous sentons incapables d’y faire face.

Les symptômes

Les symptômes qui doivent vous alerter : fatigue, tensions dans vos relations, sentiment d’échec, difficultés de concentration, troubles du sommeil et de l’appétit.

Plusieurs symptômes  peuvent nous alerter sur la nécessité de consulter un psychologue.

  • Un sentiment de perte de contrôle sur notre vie, l’impression de subir les évènements.
  • Une fatigue et une tristesse chroniques.
  • Un sentiment d’insatisfaction générale sans que nous sachions bien en déterminer les causes exactes.
  • Des tensions dans nos relations avec nos proches ou nos collègues.
  • Des difficultés d’endormissement ou au contraire une envie de dormir persistante.
  • Des difficultés à se décider, même quand il s’agit de décisions anodines.
  • Des pensées pessimistes récurrentes, l’impression d’avoir échoué dans sa vie.
  • Des difficultés à rester concentrés.
  • Se trouver laid et ne plus avoir envie de se regarder dans le miroir, s’habiller, se raser, se maquiller.
  • Une agressivité latente qui menace d’exploser.
  • Une perte d’appétit ou des envies irrépressibles de manger.
  • Le sentiment d’être seul et d’avoir le monde contre soi.
  • Une perte d’intérêt pour les autres et pour les activités que nous avions habitude d’aimer.
  • Des symptômes somatiques comme des douleurs dans la mâchoire, une raideur dans la nuque ou des douleurs musculaires diffuses.
  • Et d’une extrême gravité, des pensées suicidaires. : voir la crise suicidaire.

Cadre  : pourquoi il est nécessaire de consulter

Aucun de ces symptômes n’est à prendre à la légère et un seul de ces symptômes justifie une consultation. Il est inutile de nous imposer cette souffrance.

Enfin, il existe certains évènements de vie pour lesquels je vous recommande très vivement de consulter : un deuil, la maladie (vous ou un de vos proches), une séparation douloureuse, un licenciement difficile.

Définition du plaisir

Qu’est- ce que le plaisir ? L’échelle de plaisir de Sainth Hamilton (SHAPS) (Loas et al, 1997), répertorie 14 activités généralement appréciées par une personne ne souffrant pas de dépression : assister à son émission préférée de télévision, être avec sa famille et ses amis, trouver du plaisir dans ses hobbies, apprécier son plat favori, prendre un bain chaud ou une douche rafraichissante, apprécier le parfum des fleurs ou du pain, la brise fraiche de la mer, voir des visages souriants, paraître élégant, lire, boire une tasse de thé ou café, apprécier une journée ensoleillée ou un coup de téléphone avec un ami, un beau paysage, aider les autres, être complimenté.

Les problèmes psychologiques à l’âge adulte.

Il existe plusieurs classifications des troubles psychiques : la classification internationale des maladies (CIM-10), la classification nord américaine (la version actuelle est le DSM-5) et la nosographie classique dont vous avez déjà certainement entendu parler : les termes psychose et névrose, employés parfois à tort ou à raison recouvrent un large ensemble de troubles psychiques.

Le DSM-5, Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles mentaux de l’American Psychiatric Association, tente de présenter des critères opérationnalisés, nécessaires et suffisants, rédigés en grande partie en termes de comportements et symptômes, permettant aux cliniciens d’identifier un état ​​pathologique spécifique du patient En présentant ces critères, le DSM ne fait aucune référence à la signification des symptômes. Cette divergence est une des raisons pour laquelle la théorie psychanalytique et le DSM sont prétendus être incompatibles.

Le DSM-5 distingue entre autres :

  • Les troubles anxieux, du spectre obsessionnel-compulsif, post-traumatiques.
  • Les troubles dépressifs et bipolaires
  • Les troubles neurocognitifs
  • Les troubles de la personnalité
  • Les troubles psychotiques
  • Les troubles sexuels et de l’identité sexuelle
  • Les troubles du sommeil

Les troubles anxieux

Les symptômes

Les troubles anxieux sont caractérisés par une angoisse et une anxiété excessives et la peur d’une menace future, sans que cette dernière soit objectivement fondée.

Ces troubles apparaissent souvent dans l’enfance et touchent plus les femmes que les hommes. Selon une étude réalisée par l’institut de veille sanitaire (http://www.invs.sante.fr/publications/2007/prevalence_sante_mentale/prevalence_sante_mentale.pdf), 25% des femmes et 17% des hommes en France souffriraient. Les plus touchés seraient les étudiants, les chômeurs, les femmes entre 18 et 30 ans et 40 et 50 ans.

  • L’anxiété généralisée : il s’agit d’une préoccupation excessive au sujet d’un certain nombre d’évènements ou d’activités comme le bien-être de la famille ou la santé physique. Cette préoccupation est incontrôlable et conduit à une altération significative du fonctionnement social et professionnel. D’autres symptômes sont associés comme la fatigabilité, l’agitation, des troubles de la mémoire ou de la concentration, une certaine irritabilité et un sommeil perturbé.
  • Les phobies spécifiques : la phobie est une peur à propos d’une situation ou d’un objet qui seront soigneusement évités ou bien vécus avec une anxiété intense. Cela peut être par exemple un animal (araignées, insectes, chiens, souris), le sang, les injections, les soins dentaires  ou  certaines situations (l’avion, l’ascenseur, les orages, les hauteurs). L’agoraphobie concerne plus particulièrement le fait d’utiliser des transports en commun, être dans des endroits ouverts ( parkings, marchés, ponts) ou bien clos (magasins, théâtres et cinémas), être dans une file d’attente ou dans une foule ou bien être tout simplement seul à l’extérieur du domicile.
  • L’anxiété sociale : Il s’agit de la peur d’une situation sociale où la personne se sait observée par autrui. Elle a peur de se comporter de manière embarrassante ou humiliante. Cela peut concerner le fait de faire un discours, de tenir une conversation, de rencontrer de nouvelles relations ou tout simplement de se sentir observé en train de manger ou de boire. Le retentissement social est dramatique et conduit à un retrait et un isolement de la personne.
  • Le trouble panique : une attaque de panique est la survenue brusque et très intense d’une crainte irrépressible accompagnée de battements de cœur précipités, d’une sensation de souffle coupé et parfois de tremblements. La personne peut alors choisir d’éviter de pratiquer une activité physique, restreindre ses activités (sortir de sa maison, utiliser les transports en commun, faire ses courses) ce qui devient très rapidement invalidant.

Pourquoi il est nécessaire de consulter

Ces troubles anxieux induisent des perturbations comportementales nuisant à la qualité de vie de la personne : fuite et évitement des situations anxiogènes, altération des capacités à effectuer les choses avec rapidité et efficacité, retrait et isolement social. De plus, les adultes souffrant d’anxiété ont souvent des difficultés à favoriser une bonne confiance en soi chez leurs enfants.

Les TOCs ou Trouble Obsessionnel Compulsif

les symptômes

Le TOC est caractérisé par :

  • la présence d’obsessions (pensées, pulsions, images récurrentes et persistantes ressenties comme intrusives et inopportunes).
  • ou/et la présence de compulsions (comportements  ou actes mentaux que la personne se sent poussée à accomplir afin de respecter les règles inflexibles qu’elle s’impose).

La personne va faire beaucoup d’efforts pour écarter les obsessions qui entrainent chez elle une anxiété intense et une grande détresse. Elle peut alors tenter de les neutraliser en accomplissant certaines routines (compulsions).

Parmi les cas les plus couramment relevés, figurent :

  • les pensées agressives, sexuelles ou religieuses ;
  • la peur d’être contaminé  avec pour réponse des compulsions de nettoyage ;
  • la peur de se faire mal ou de faire du mal avec pour réponse des compulsions de vérification ;
  • l’obsession de symétrie avec pour réponse des compulsions de rangement. 

Pourquoi il est nécessaire de consulter

Découlent de ces TOCs des pertes de temps considérables compromettant gravement le fonctionnement professionnel et social des personnes atteintes.

Les Troubles Stress Post-Traumatique

Les symptômes

  • Souvenirs envahissants et rêves répétitifs provoquant un intense sentiment de détresse
  • Flashbacks au cours desquels la personne se sent ou agit comme si l’événement traumatique allait se produire de nouveau.
  • Evitement des situations associées à l’évènement traumatique
  • Altération significative de l’humeur

L’exposition à la mort, à une menace de mort, à une blessure grave ou à des violences sexuelles constitue un profond traumatisme. Les conséquences peuvent être le développement d’un trouble stress post-traumatique.

Pourquoi il est nécessaire de consulter

Les Troubles Stress Post Traumatique handicapent le fonctionnement social, professionnel et familial du patient. On observe dans cette population des échecs scolaires et professionnels et des relations sociales et familiales appauvries.

Les Troubles Dépressifs

Les symptômes

  • Mouvements d’humeurs, brusque sentiment de tristesse, envie de pleurer, hypersensibilité et irritabilité
  • Désespoir, autodépréciation, anxiété marquée, pensées de morts récurrentes
  • Diminution de l’intérêt et du plaisir
  • Perte ou gain de poids, insomnie ou hypersomnie.

Le DSM distingue plusieurs types de troubles dépressifs : le trouble dépressif caractérisé, le trouble dépressif persistant, le trouble dysphorique prémenstruel et le trouble dépressif induit par une substance ou un médicament.

Les caractéristiques sont une humeur dépressive et/ou une perte d’intérêt ou de plaisir. Quand les symptômes persistent au delà de deux ans, on parle de trouble dépressif persistant ou de dysthymie. Quand les symptômes apparaissent la semaine précédant les règles pour disparaitre une semaine après les règles, on invoque le trouble dysphorique prémenstruel. LE sevrage ou l’absorption de certaines substances ou médicaments peuvent aussi provoquer une dépression : alcool, phencyclidine, opiacés, sédatifs, anxiolytiques, amphétamines, cocaïne etc.…

Des nombreux facteurs sont à l’origine des troubles dépressifs dont par exemple :

  • Des facteurs génétiques : avoir des parents dépressifs augmente le risque de dépression
  • Des facteurs environnementaux : expériences négatives de l’enfance, évènements de vie stressants

Pourquoi il est nécessaire de consulter

Ces symptômes entrainent une détresse significative qu’il est indispensable de traiter. Un traitement précoce est prédictif d’un rétablissement dans un avenir proche, diminuant le risque de récidive.J

Les troubles bipolaires

Les symptômes

  • Episodes maniaques et hypomaniaques : humeur élevée, expansive ou irritable, augmentation de l’énergie ou de l’activité, idées de grandeur, réduction du besoin de sommeil, désir constant de parler.
  • Episodes dépressifs : tristesse, pleurs, fatigue et perte d’énergie, diminution de l’intérêt ou du plaisir, perte ou gain de poids, insomnie ou hypersomnie. 

Les troubles bipolaires regroupent deux formes de pathologie : la forme dépressive et la forme maniaque. Selon la classification nord américaine du DSM 5, ils se divisent en plusieurs types :

  • Le trouble bipolaire I se définit par la présence d’un ou plusieurs épisodes maniaques ou mixtes reliés dans le temps à des épisodes itératifs de dépression,
  • Le trouble bipolaire II se traduit par la présence d’épisodes de dépression majeure et d’hypomanie,
  • La cyclothymie qui débute souvent à l’adolescence se définit par de nombreuses périodes dépressives modérées ou d’hypomanie, de quelques jours à quelques semaines,
  • Le trouble bipolaire provoqué par l’ingestion de substances,
  • Le trouble bipolaire non spécifique est diagnostiqué quand une personne a des symptômes de la maladie qui ne répondent cependant pas avec exactitude aux critères des troubles I et II. Quelquefois, les symptômes n’ont pas une durée suffisante ou bien ne sont pas assez nombreux pour établir un diagnostic de manière précise. Toutefois, ils sont bien le reflet d’un état ne correspondant pas au comportement habituel du patient.

Durant les épisodes maniaques, l’humeur du patient est euphorique, exubérante, avec parfois une grande irritabilité, voire des crises de rage. Les patients nient avoir un problème et peuvent prendre des décisions préjudiciables, basées sur une confiance en soi et un optimisme exagérés. Le comportement est désorganisé et désinhibé, le sommeil réduit. Le patient hypomaniaque se montre joyeux et facétieux. Mais cette agitation n’interfère pas obligatoirement avec ses activités sociales. Mélancolie, pessimisme et désespoir caractérisent les phases dépressives, avec parfois des idées de suicide. Sont constatés des insomnies ou une hypersomnie, un ralentissement de la pensée et de l‘activité psychomotrice. L’état mixte se caractérise par la présence simultanée de symptômes dépressifs et maniaques, une grande irritabilité et des comportements agressifs.

Pourquoi il est nécessaire de consulter

Le risque suicidaire d’une personne atteinte de trouble bipolaire est 15 fois plus élevé que dans la population générale. La bipolarité rendrait compte de 25% des suicides.

Les troubles neurocognitifs

les symptômes :

Altérations cognitives dans les domaines des fonctions exécutives, de la mémoire, de l’apprentissage, de la cognition sociale, du langage, de l’attention et des activités perceptivo-motrices.

Les troubles neurocognitifs se manifestent dans les domaines suivants :

L’attention : difficultés dans un environnement avec stimuli multiples (télévision et conversation par exemple), impossibilité de réaliser un calcul mental, difficultés à intégrer de nouvelles informations

Les fonctions exécutives : ne peut exécuter qu’une seule tâche à la fois, a beaucoup de mal à planifier, organiser et prendre des décisions.

Apprentissage et mémoire : c’est souvent la mémoire immédiate qui est la plus affectée (difficultés à se rappeler une information récente, rappels fréquents nécessaires pour orienter une tâche simple, utilisation de plus en plus fréquente de listes de choses à faire).

Langage : la personne a des difficultés avec le langage expressif (elle va utiliser des phrases comme « ce truc » ou « tu vois ce que je veux dire »). Cela peut aller jusqu’à oublier les prénoms d’amis ou de membres de la famille. Surviennent des erreurs grammaticales, des réponses en écho ou automatiques.

Activités perceptivo-motrices : nécessité de s’appuyer sur autrui pour se diriger. A des difficultés dans des activités qui lui étaient habituelles comme la menuiserie, l’assemblage, la couture ou le tricot.

Cognition sociale : modification de la personnalité, empathie diminuée, diminution de l’inhibition, impatience. Ces symptômes peuvent aller jusqu’à un comportement clairement hors des normes sociales, un habillement inapproprié, un manque de pudeur.

Ces altérations cognitives peuvent être dues, entre autres,  à :

  • Une maladie d’Alzheimer : la mutation génétique responsable de la maladie d’Alzheimer pourra être mis en évidence par les antécédents familiaux ou un test génétique. Le patient va présenter un déclin particulièrement net dans les domaines de la mémoire et de l’apprentissage. Le déclin est constant, progressif et graduel.
  • Une dégénérescence lobaire frontotemporale : on constate plusieurs des comportements suivants : une désinhibition comportementale, apathie ou inertie, perte des capacités de sympathie ou d’empathie à l’égard d’autrui, comportements persévérants, stéréotypés ou compulsifs, hyperoralité et modification des comportements alimentaires.
  • Une maladie à corps de Lewy : on note le plus souvent des fluctuations du fonctionnement cognitif, des hallucinations visuelles répétées bien construites et détaillées ainsi que des signes de parkinsonisme.
  • Une maladie vasculaire : dans ce cas, suite à la mise en évidence d’un déclin notable de l’attention et des fonctions exécutives, en lien avec des accidents cérébro-vasculaires, la neuro-imagerie pourra confirmer le diagnostic.
  • Une lésion cérébrale traumatique : aura été mis en évidence un impact sur la tête ou un autre mécanisme d’ébranlement rapide ou de déplacement du cerveau à l’intérieur de la boite crânienne avec au moins un des éléments suivants (perte de connaissance, amnésie post-traumatique, désorientation et confusion, signes neurologiques).
  • L’usage d’une substance ou d’un médicament
  • Une infection par le VIH : certains sujets infectés par le VIH peuvent développer des troubles neurocognitifs.
  • Une maladie à prions : les symptômes accompagnant le trouble neurocognitif sont des signes moteurs comme des contractions musculaires ou une ataxie.
  • Une maladie de Parkinson : la maladie de Parkinson va précéder clairement l’apparition du trouble neurocognitif.
  • Une maladie de Huntington : les fonctions exécutives sont atteintes avant la mémoire ou l’apprentissage. Le diagnostic de la maladie de Huntington doit être clairement établi.

Dans le cadre d’un trouble neurocognitif, la prise en charge doit être globale, ainsi que le préconise  La Haute Autorité de Santé : Le diagnostic et la prise en charge de ces maladies nécessitent des compétences pluridisciplinaires, faisant intervenir des professionnels d’horizons et de pratiques différents. Le médecin généraliste traitant est le pivot de l’organisation des soins centrée sur le patient. Il collabore, pour le diagnostic et le suivi, avec un neurologue, un gériatre ou un psychiatre, et peut -être aidé à des moments divers de l’évolution par de nombreux professionnels. Le psychologue réalise les tests neurocognitifs au moment du diagnostic et assure la prise en charge psychologique.

L’équilibre familial est très souvent bouleversé. Des cas d’épuisement sont constatés chez les accompagnants. Il est donc important qu’ils puissent bénéficier eux aussi d’une prise en charge psychologique.

Quelle prise en charge psychologique?

Selon la Haute Autorité de Santé, les principaux objectifs sont, pour le psychologue et/ou le psychiatre, d’aider le patient à faire face aux bouleversements intrapsychiques et au traumatisme que constitue l’annonce de la maladie, de l’aider à maintenir une stabilité́ et une continuité́ de sa vie psychique, en dépit des troubles qui, par leur évolution, désorganisent de plus en plus ses processus de pensée

Les troubles de la personnalité

Ainsi que le précise le DSM 5, un trouble de la personnalité est un mode durable des conduites et de l’expérience vécue qui dévie notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu, qui est envahissant et rigide, qui apparaît à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, qui est stable dans le temps et qui est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement.

Plusieurs types de personnalités peuvent être rencontrées :

  • La personnalité paranoïaque : elle se caractérise par une méfiance soupçonneuse envers les autres dont les intentions sont interprétées comme malveillantes. Si on leur offre de l’aide, ils vont penser qu’on les croit incapables de se débrouiller seuls. Ils refusent de répondre à des questions personnelles par peur que l’information soit utilisée contre eux.  Les compliments sont mal interprétés. Ils sont à la recherche systématique des sens cachés, menaçants ou humiliants des moindres évènements.
  • La personnalité schizoïde : elle se caractérise par un détachement des relations sociales et une restriction de la variété des expressions émotionnelles. Le sujet recherche des activités solitaires, n’a pas d’intérêt pour les autres personnes (y compris entretenir des relations sexuelles), est indifférent aux compliments ou aux critiques, fait preuve de froideur et de détachement.
  • La personnalité schizotypique est caractérisée par une gêne aigue dans les relations proches, par des distorsions cognitives et perceptuelles et des conduites excentriques. Le patient manifeste des croyances bizarres, est victime d’illusions corporelles, n’a pas d’amis proches et ressent une anxiété excessive en situation sociale.
  • La personnalité antisociale : elle se caractérise par un mépris et une transgression des droits d’autrui. Elle survient vers l’âge de 15 ans. La personne va être incapable de se conformer aux normes sociales et va avoir tendance à tromper pour un profit personnel ou par plaisir. Elle a le plus souvent un mépris inconsidéré pour sa sécurité ou celle d’autrui.
  • La personnalité borderline est caractérisée par une impulsivité marquée et une instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects. Le mode de relations interpersonnelles est instable et intense, caractérisé par des positions extrêmes d’idéalisation excessive et de dévalorisation.
  • La personnalité histrionique : elle se caractérise par des réponses émotionnelles excessives et une quête d’attention. Le sujet est mal à l’aise dans des situations où il n’est pas le centre d’attention. L’interaction avec autrui est caractérisée par un comportement de séduction sexuelle inadaptée ou une attitude provocante.
  • La personnalité narcissique est caractérisée par des fantaisies ou des comportements grandioses, un besoin d‘être admiré et un manque d’empathie.
  • La personnalité évitante : elle se caractérise par une inhibition sociale, par le sentiment de ne pas être à la hauteur et une hypersensibilité au jugement négatif d’autrui.
  • La personnalité dépendante est caractérisée par un comportement soumis et collant, lié à un besoin excessif d’être pris en charge.
  • La personnalité obsessionnelle compulsive : elle se caractérise par une préoccupation d’ordre, de perfection et de contrôle.

Attention : ce type de diagnostic est très délicat et ne peut reposer que sur l’intervention d ‘une équipe pluridisciplinaire. La prise en charge devra aussi être faite dans un cadre transdisciplinaire, nécessitant l’intervention de psychiatres, psychologues et éducateurs spécialisés, au sein d’une structure adaptée.

Les troubles psychotiques

les symptômes

Idées délirantes, hallucinations, pensée et discours désorganisés, comportement moteur grossièrement désorganisé ou anormal, symptômes négatifs (diminution de l’expression émotionnelle et aboulie). 

Les troubles psychotiques, dont la schizophrénie, sont définis par des anomalies dans au moins un des cinq domaines suivants:

  • Les idées délirantes : il s’agit d’une croyance qui ne change pas face aux évidences qui la contredisent.
    • Type érotomaniaque : conviction qu’une personne est amoureuse de soi.
    • Type mégalomaniaque : conviction d’avoir un grand talent non reconnu, d’avoir fait des découvertes importantes,
    • Type de jalousie : conviction que le conjoint est infidèle.
    • Type de persécution : conviction d’être la cible d’un complot, d’une escroquerie, d’espionnage, de filature, etc. Il s’agit du type de délire le plus fréquent.
    • Type somatique : thème central concernant des fonctions ou des sensations corporelles (je dégage une odeur nauséabonde, je suis infecté par des insectes sous la peu, certaines parties de mon corps sont difformes, etc.).
  • Les hallucinations : il s’agit d’expériences de type perceptif qui surviennent sans stimulation externe. Elles peuvent être visuelles, olfactives, tactiles mais, le plus souvent, elles sont auditives (voix familières ou étrangères).
  • Les pensées et le discours désorganisés : le patient passe d’un sujet à l’autre, ses réponses ne sont pas liées aux questions. Le discours peut être même parfois incompréhensible.
  • Un comportement moteur anormal ou grossièrement désorganisé : cela peut être de la niaiserie puérile, une agitation imprévisible ou bien une catatonie (négativisme, mutisme, stupeur..).
  • Les symptômes négatifs : il s’agit principalement de la diminution de l’expression émotionnelle (expressions du vidage, diminution du contact visuel, de l’intonation du discours, du mouvement des mains) et de l’aboulie (diminution de l’intérêt pour des activités auto-initiées). Le sujet reste assis les yeux dans le vague, de longues heures.

Attention : ce type de diagnostic est très délicat et ne peut reposer que sur l’intervention d ‘une équipe pluridisciplinaire. La prise en charge devra aussi être faite dans un cadre transdisciplinaire, nécessitant l’intervention de psychiatres, psychologues et éducateurs spécialisés, au sein d’une structure adaptée.

Les troubles sexuels

Les dysfonctions sexuelles comprennent notamment l’éjaculation retardée, le trouble de l’érection, le trouble de l’orgasme chez la femme, le trouble de l’intérêt pour l’activité sexuelle ou de l‘excitation sexuelle chez la femme, le trouble lié à des douleurs génito-pelviennes ou à la pénétration, la diminution du désir sexuel chez l’homme et l’éjaculation prématurée.

Un diagnostic peut être posé uniquement si ces difficultés ne résultent pas d’une stimulation sexuelle inadéquate, d’un autre trouble (trouble dépressif ou bipolaire, trouble psychotique, trouble anxieux, stress post-traumatique) ou  de l’usage d’un médicament.

  • L’éjaculation retardée : Dans 75 à 100% des occasions, sont notés une absence ou un retard marqué à l’éjaculation. Ces symptômes persistent depuis plus de 6 mois.
  • Le trouble de l’érection : Dans 75 à 100% des occasions, sont notées soit une difficulté marquée à parvenir à l’érection au cours de l’activité sexuelle, soit une difficulté marquée à parvenir à maintenir l’érection, soit une diminution marquée de la rigidité érectile. Ces symptômes persistent depuis plus de 6 mois.
  • Le trouble de l’orgasme : Dans 75 à 100% des occasions, sont notés soit un retard marqué pour parvenir à l’obtention de l’orgasme, soit une diminution marquée ou une absence d’orgasmes, soit une diminution marquée de l’intensité des sensations orgasmiques. Ces symptômes persistent depuis plus de 6 mois.
  • Le trouble de l’intérêt pour l’activité sexuelle ou de l’excitation sexuelle  chez la femme. Trois des symptômes suivants doivent se manifester depuis plus de 6 mois:
    • Absence ou diminution de l’intérêt pour l’activité sexuelle,
    • Absence ou diminution des pensées érotiques ou sexuelles ou des fantaisies imaginatives,
  • Peu ou pas d’initiation de l’activité sexuelle et absence de réceptivité aux tentatives du partenaire,
    • Absence ou diminution de l’excitation ou du plaisir sexuel dans toutes les situations de rencontres sexuelles,
    • Absence ou diminution de l’intérêt sexuel ou de l’excitation sexuelle en réponse aux signaux sexuels, érotiques, internes ou externes,
    • Absence ou diminution des sensations génitales ou non génitales pendant l’activité sexuelle.
  • Le trouble lié à des douleurs génito-pelviennes ou à la pénétration. Depuis plus de 6 mois, des difficultés pendant la relation sexuelle sont notées dans un ou plusieurs cas suivants :
    • Pénétration vaginale,
    • Douleur vulvo –vaginale ou pelvienne,
    • Peur ou anxiété marquée qu’une douleur survienne
    • Tension ou crispation marquées de la musculature du plancher pelvien.
  • La diminution du désir sexuel chez l’homme : il s’agit de la déficience ou absence persistante ou répétées de pensées sexuelles/érotiques ou de fantaisies imaginatives et du désir d’activité sexuelle (plus de 6 mois).
  • L’éjaculation prématurée : Dans 75 à 100% des occasions, et depuis plus de 6 mois, est constatée une éjaculation dans la minute suivant la pénétration vaginale.

Pourquoi il est nécessaire de consulter

Une sexualité épanouie est un élément clé de notre bien –être. Quand nous faisons face à des troubles sexuels, notre qualité de vie se voit diminuée. Consulter un psychologue nous permettra d’identifier les causes des troubles pour y remédier.

Les facteurs responsables de ces troubles peuvent être nombreux. Ils peuvent être liés au partenaire (problèmes sexuels du partenaire, état de santé du partenaire) ; aux aspects relationnels (mauvaise communication, divergences par rapport au désir d’activité sexuelle) ; aux facteurs de vulnérabilité individuelle (mauvaise image du corps, antécédents d’abus sexuels ou de violence psychologique) ; à d’autres troubles (dépression, anxiété) ou facteurs de stress (perte d’emploi, deuil) ; à des facteurs culturels ou religieux (inhibitions liées à des interdits, attitudes générales vis à vis de la sexualité) ; à des facteurs médicaux.

Les troubles du sommeil

Les troubles du sommeil comprennent 10 troubles ou groupes de troubles : insomnie, hypersomnolence, narcolepsie, troubles du sommeil liés à la respiration, les troubles de l’alternance veille-sommeil lié au rythme circadien, les troubles de l’éveil en sommeil non paradoxal, les cauchemars, les troubles du comportement en sommeil paradoxal, le syndrome des jambes sans repos et les troubles du sommeil induits par une substance/un médicament.

 L’insomnie est le trouble le plus courant.  Selon le DSM 5, la plainte essentielle concerne une insatisfaction liée à la quantité ou la qualité du sommeil avec l’un ou plusieurs des symptômes suivants, et ce au moins 3 nuits par semaine :

  • Des difficultés d’endormissement
  • Des difficultés de maintien du sommeil (réveils fréquents, problèmes à retrouver le sommeil après un éveil)
  • Des réveils matinaux précoces.

Quelle attitude adopter

Tentez de vous coucher à la même heure, évitez les siestes, réservez votre chambre à coucher pour le sommeil et quittez-la, la nuit, pour une autre pièce, si vous ne parvenez pas à dormir.  Evitez la caféine et l’alcool.

Pourquoi il peut être nécessaire de consulter.

Si ces simples mesures ne sont pas suffisantes, entamer une thérapie comportementale est une solution efficace.

Les évènements de vie douloureux

Le deuil

La mort d’un être cher est une grave blessure. Au départ, elle saigne, nous consume, et fait mal jusqu’à être presque insupportable. Avec le temps, cette blessure va se refermer. Le processus de guérison est long et douloureux. 

Une thérapie peut aider celui qui a souffert de cette perte, à chercher au fond de lui ce qui donne encore du sens à sa vie, afin de la reconstruire. Chaque souffrance est unique, chacun va réagir à sa manière et manifester sa douleur d’une façon propre, à la recherche d’un certain soulagement.

Tant de souffrance peut détruire la vie de ceux qui restent. Pour s’en sortir, il est nécessaire de lutter. La thérapie conduit à une reconnaissance de sa manière de vivre son deuil, un  réapprentissage de la vie, une redécouverte de soi-même, et une quête des meilleures options pour soulager sa douleur. Pour certaines personnes, certains rituels vont s’avérer réconfortants : aller au cimetière, réunir des amis ou la famille le jour de l’anniversaire du disparu. Pour d’autres au contraire, d’autres moyens seront à découvrir.

Les différentes phases du deuil, telles que décrites par Elisabeth Kübler Ross, sont les suivantes :

Etape 1Le déni : à une période courte de sidération succède généralement un refus de croire à la mort de l’être cher : « Ce n’est pas vrai, c’est impossible. ». Certaines personnes s’enferment dans cet état de déni, de refuge (préserver la chambre du disparu intacte, continuer à mettre son assiette à table, etc.).

Etape 2La colère: c’est un état de désespoir et de révolte. « Ce n’est pas juste, pourquoi elle m’a fait ça à moi, qu’est ce que je vais devenir ? C’est de leur faute. Ils n’ont rien fait pour la sauver. »  Des pulsions de vengeance peuvent ainsi pousser à avoir des comportements violents et agressifs.

Etape 3Le marchandage : cette phase peut prendre une tournure « magico-religieuse ». On promet à une « entité invisible » de ne plus faire telle ou telle chose si la situation originelle pouvait revenir.

Etape 4La dépression : c’est l’abandon de la lutte, une résignation à la tristesse, une indifférence à la vie.

Etape 5L’acceptation : Dans cette étape, la personne accepte la perte. Elle se réconforte avec les bons souvenirs mais accepte aussi les moins bons. Elle commence à envisager un avenir. En redécouvrant ses ressources personnelles, elle gagne de nouveau confiance en elle et dispose d’une énergie nouvelle.

Certains patients demandent quand, enfin, tout redeviendra « normal. » La vie ne sera jamais telle qu’elle l’était avant. Il est nécessaire de s’habituer à cette absence et dans les six mois, il est possible de retrouver une certaine routine, un début de retour à la « normalité ».

Quelle attitude adopter face à un proche?

Face à une personne souffrant d’un deuil, il faut accueillir et soutenir, rester les bras ouverts, se dispenser de conseils, de critiques ou demandes. La première chose à dire est que la douleur de la perte ne disparaitra jamais mais que l’intensité de cette douleur diminuera avec le temps. Eviter les phrases : « sois fort », « j’ai confiance dans ta force », « le temps guérit tout » ou « ne pleure pas, il n’aurait pas aimé te voir triste».

La maladie

La maladie peut se définir comme une succession de deuils : deuil de son intégrité physique, de son autonomie et éventuellement de sa fonction au sein de la famille, voire de son travail. Il est donc normal de retrouver les phases de deuil décrites par Elizabeth Kübler-Ross : le déni, la colère, le marchandage, la dépression puis l’acceptation.

Admettre sa maladie est un processus qui peut être plus ou moins long selon les patients. Chacun connaît son propre cheminement et il convient de ne pas brusquer la personne qui a reçu le diagnostic. Chaque malade va mettre en place son propre système de protection pour faire face à l’épreuve. Cela peut être le déni, c’est à dire que le malade va minimiser ce qui lui arrive et tenter de faire comme si de rien n’était. Il peut aussi se révolter et s’en prendre à tout le monde, accuser la terre entière, sa famille, ses amis, les médecins et les rendre responsables de ce qui lui arrive. D’autres patients connaissent ce que nous appelons une phase de régression. Ils vont adopter une attitude passive et devenir complètement dépendants de leurs proches. D’autres enfin réagissent « trop bien ». Ils apparaissent comme très détachés, et tournent en dérision leur maladie. C’est le phénomène d’isolation. D’autres partent en guerre contre la maladie et tentent aussi d’aider d’autres personnes atteintes. C’est le phénomène de sublimation.

Dans tous les cas, et quelle que soit la manière dont le patient réagit, ces systèmes de protection témoignent tous d’une grande souffrance. Les proches doivent en être conscients.

Pourquoi il est nécessaire de consulter

Accepter la maladie, c’est accepter de l’aide : l’aide de votre famille, de vos amis, de l’équipe soignante mais aussi une aide psychologique à travers soit un groupe de parole soit une thérapie individuelle. Avec ces aides, il vous sera plus facile de continuer à vivre presque normalement, faire des choses que vous aimez et inviter l’humour et le rire dans votre quotidien. Une thérapie peut aussi être utile en phase de guérison pour renouer avec son corps et  se le réapproprier, par exemple, au sein de son couple.

Quelle attitude adopter face à un proche malade?

Si votre proche est en phase de déni, il est inutile de vouloir lui faire entendre raison. Il doit effectuer son propre cheminement. Il faut rester serein, ne pas manquer d’exprimer sa confiance  en l’équipe médicale et ne pas le brusquer s’il refuse de parler du diagnostic. Il est aussi nécessaire parfois de s’éloigner du malade, reprendre son souffle. Il ne faut pas hésiter à rechercher pour soi une aide psychologique.

Une séparation

Après une séparation, nous avons besoin de nous reconstruire étape par étape :

  • Comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là : raconter l’histoire de la relation à des amis ou un psychologue, du début à la fin, peut aider à mieux comprendre ce qui c’est passé. Quand une personne ne comprend pas pourquoi elle s’est séparée, elle mettra infiniment plus de temps à se remettre de cette séparation. Il faut parfois accepter d’avoir été rejeté et comprendre que tout le monde est rejeté à un moment ou un autre de sa vie.
  • Respecter nos émotions : si nous sommes tristes avec l’envie de rester à la maison et prendre un bain, écouter de la musique et dormir tôt, il faut nous y autoriser. Cependant, si cette période s’éternise, il convient de rechercher une aide psychologique. 
  • Savoir déverser sa rage : rares sont ceux qui ne ressentiront pas de la rage après une séparation. Il faut savoir se ménager une soupape de sécurité pour pouvoir extérioriser ce sentiment et ne pas le réprimer à tout prix. Il est bon d ‘avoir un ami à qui on peut mal parler de l’ex, sans peur des conséquences et sans que ce dernier en rajoute. Et si personne n’est disponible, il reste l’oreiller qu’on peut frapper à volonté. 
  • Arrêter d’en parler : Il est bon de raconter son histoire, de laisser exploser sa rage mais tout a une fin. A un moment donné, il faut pouvoir s’arrêter pour commencer à oublier.
  • Mettre les choses que l’autre nous a données dans une boite : rassembler ce que l’autre nous a donné et le ranger au fond d’une armoire peut aider à oublier. De plus, cela nous laisse le temps de décider ce que nous en ferons plus tard (si nous allons les garder comme souvenir ou nous en débarrasser).
  • Eviter les contacts : il est bon d’éviter d’être trop souvent en contact avec l’ « ex » ou la famille de l ‘« ex » dans la mesure du possible. Il faut se donner un espace et donner un espace à l’autre. Les amis communs seront vus séparément, les lieux fréquentés ensemble, évités.
  • Arrêter de consulter le facebook de l’ex : ne pas avoir des nouvelles de l’autre est aussi un bon moyen pour arriver à surmonter la séparation. Se demander si l’autre est en couple est une perte de temps.
  • Arrêter d’idéaliser : pour arriver à se « dépassionner », le premier pas est de cesser d’idéaliser l’autre. Pour diminuer l’admiration ressentie pour l’autre, il est important de se demander si toutes les qualités tant admirées chez l’autre sont réelles et passer un peu de temps à se penser aux défauts de l’autre. Quand nous nous rappelons un bon souvenir, il est bon de s’en rappeler un « mauvais » aussi, et penser à des situations où le conjoint s’est conduit de manière désagréable.
  • Reconstruire son estime de soi : se faire « beau » ou « belle » et sortir dans des endroits qui nous correspondent sont de bons moyens pour rétablir l’estime de soi.
  • Perdre la gêne de sortir seul : malheureusement certaines personnes finissent par s’éloigner de leurs amis quand ils sont dans une relation amoureuse. A la fin de la relation, il est important de se racheter et de récupérer ses contacts pour pouvoir de nouveau sortir en célibataire. Mais il ne faut pas uniquement dépendre d’eux pour sortir dans des endroits que nous aimons. Il est difficile de sortir seul au départ mais c’est une question d’habitude. Il n’y a aucune gêne à avoir. De plus, l’opportunité de rencontrer des gens nouveaux n’en est que plus grande.
  • Utiliser le travail en notre faveur : se consacrer entièrement à son travail pendant un temps peut aider. Il faut éviter de se désintéresser de son travail après une séparation, ce qui ne pourrait qu’aggraver les choses. Bien sûr c’est une situation qui ne doit pas perdurer et il est très sain aussi d’avoir d’autres activités en parallèle de son travail, durant cette période difficile.
  • Etablir une nouvelle routine : nous pouvons parfois confondre la solitude et l’illusion de toujours aimer l’autre. Pour ne pas faire cette erreur, le temps consacré à l’autre doit être réorganisé autour d’activités que nous aimons, comme aller un cinéma ou prendre un café avec des amis. Programmer des activités après le travail est important aussi.
  • Ne pas rechercher une autre relation immédiatement : la maxime, « rien ne vaut un nouvel amour pour en oublier un autre » n’est pas toujours vraie. Tout dépend de l’équilibre que nous possédons à ce moment là. Si nous sommes déprimés et avec une faible estime de soi, la probabilité de s’investir dans une relation qui n’en vaut pas la peine est plus grande.
  • Réinvestissez vous dans des projets : quand nous sommes dans une relation, il est très courant que nous laissions des choses qui nous tenaient à cœur de côté. Parfois, nous cessons même de nous occuper de nous mêmes, en nous consacrant tout entier à cette relation. C’est le moment de penser à quel point nous nous sommes investis dans cette relation et de réapprendre à penser à soi et à satisfaire ses propres désirs. Voyager peut être une excellente solution. Cela permet de larguer les amarres, sortir de sa routine, découvrir d’autres cultures, de rencontrer des gens nouveaux généralement de bonne humeur car en vacances.

Pourquoi il est nécessaire de consulter

Si pour vous, suivre ces étapes vous parait insurmontable, il est peut-être temps de vous faire aider et de faire le point avec un psychologue.

Célibat et solitude

Etre célibataire ne signifie pas être seul. Célibat et solitude sont deux concepts bien différents.

Le célibat, une nouvelle manière d’envisager sa vie

La peur de la solitude est quelque chose de solidement ancrée en nous, pour des raisons qui ne sont pas toujours conscientes. En premier lieu, nous avons coutume de l’associer avec la douleur ressentie les premiers temps suite à une séparation. Il est clair que nous nous habituons à la chaleur d’une relation, même si cette dernière a des aspects problématiques.

La douleur d’une rupture ne correspond pas à la solitude mais à une tristesse causée par la transition d’un état à un autre. La solitude se vit lors de l’étape postérieure, après cette turbulence qui nous paraissait insurmontable.

L’autre raison pour laquelle nous avons peur de rester seuls est que cela signifiait, il y a encore quelques dizaines d’années, n’avoir suscité l’intérêt de personne au point d’établir une relation conjugale. Les femmes étaient surnommées de vieilles filles et des doutes pesaient sur la virilité des hommes. Il est vrai que peu nombreux étaient ceux qui optaient de manière délibérée pour ce mode de vie. Et eux mêmes pouvaient penser parfois que c’était le signe d’une tare quelconque.

Les choses ont bien changé depuis. Le nombre de personnes qui se marie et divorce est important et dans beaucoup des grandes villes du monde, près de 50% de la population vit seule. Les appartements qui se construisent et se vendent le plus aujourd’hui sont des appartements petits et fonctionnels, adaptés à ceux qui souhaitent vivre seuls. Vivre seul n’est plus objet de stigmatisation même si parfois certains peuvent préférer se présenter comme divorcés que comme célibataires (cela signifie qu’à un moment donné, quelqu’un a voulu d’eux). Les personnes peuvent se rendre à des fêtes seules et sans gêne, voyager seules ou en compagnie d’amis, aller au cinéma et entretenir leur maison facilement avec la quantité d’équipement électroménager que nous possédons à ce jour.

Les hommes, qui anciennement étaient peu compétents pour vivre seuls, se débrouillent maintenant très bien tous seuls dans la cuisine (le micro ondes finalement a changé la vie de beaucoup de gens) et cela ne les dérange pas d’aller au supermarché ou de prendre soin de leur linge.

Ces changements drastiques sont survenus en peu de temps, et de fait certaines personnes ne parviennent pas encore à considérer que vivre seul peut être un choix heureux et bien plus gratifiant qu’une cohabitation avec une personne avec laquelle il existe peu d’affinités.

Le mariage n’est pas en train de disparaître. Mais la version qui consistait à croire que l’un ne pourrait exister sans l’autre aura du mal à résister au plaisir que vivre seul peut procurer. La quantité de concessions que nous sommes disposées à faire diminue.

Le dicton « à chaque marmite, son couvercle » n’a plus cours. Aujourd’hui, nous parlons d’âmes sœurs ce qui suppose de plus grandes affinités et des similitudes au niveau du caractère, du goût et des intérêts. Cela permet de vivre ensemble plus facilement. Seules survivront les mariages qui permettront d’avoir une qualité de vie au moins équivalente à une vie de célibataire.

La solitude, facteur de risque pour la santé

Nous l’avons compris, être célibataire ne signifie pas être seul. Le sentiment de solitude constitue une alerte : « nous avons besoin de compagnie. »,  comme la soif constitue une alerte : « nous avons besoin de boire. » Avoir un groupe d’amis est une nécessité de l’être humain. Finalement se sentir seul parfois est signe d’une vie saine. Nous tous, tous les jours, nous pouvons nous sentir seuls à un moment donné. C’est tout à fait normal.

Une étude américaine nous dévoile cependant que la solitude constitue un facteur de risque d’apparition de différentes maladies. Elle serait plus préjudiciable pour la santé que l’obésité ou la cigarette, état de santé mental et état de santé physique étant étroitement liés. Un individu triste va réagir d’une forme différente ce qui va agir sur les substances libérées par son corps.

La solitude va conduire à une dégradation plus rapide du corps et augmente les risques de maladies cardio-vasculaires puisque le sentiment d’être seul laisse l’individu en état d’alerte continue, comme s’il devait toujours se défendre seul, ce qui augmente la pression sanguine et libère dans l’organisme de hautes concentration de cortisol, une hormone liée au stress. Nos émotions influent directement notre physiologie, pouvant nous procurer un bienêtre ou un mal être immédiat, ainsi que des dommages à plus long terme quand nous sommes victimes d’un stress chronique. Dans ce sens, la solitude peut être comme une source importante de stress. Bien sûr, pour celui qui aime être seul, la solitude n’est pas un facteur de risque.

Un autre problème est une immunité plus faible constatée chez les personnes se plaignant d’une vie recluse, puisque ces dernières posséderaient des gènes moins actifs dans la protection contre les virus. Les personnes qui vivent en compagnie d’autres et qui ont ainsi une vie sociale plus mouvementée sont plus exposées aux virus et donc leur système immunitaire est mieux armé. 

Pourquoi les personnes s’isolent

L’être humain passe la majeure partie de son temps accompagné par d’autres personnes. Mais pour certains d’entre eux, cohabiter ainsi pendant de longues heures a pour effet de développer un manque de confiance en soi, provoquée parfois par une concurrence acharnée et tout cela augmente la charge de stress. Comme moyen de fuir, l’individu va s’isoler. Il existe aussi des personnes qui n’arrive pas à se sentir comme faisant partie d’un groupe, même en étant physiquement dans ce groupe. Et dans la majorité des cas, elles vont aussi finir par rechercher l’isolement.

Selon le sociologue, Nicholas Christakis, nous vivons métaphoriquement sur des îles et une personne malheureuse se rapprochera instinctivement d’une autre personne malheureuse. La solitude et la tristesse, tout comme la joie et le rire sont contagieux.

Le syndrome du nid vide

Certains parents, quand leurs enfants quittent le foyer, se sentent vides et inutiles. Ils ont souvent organisé leur vie en fonction de leurs enfants et cette solitude est finalement une carence de soi. Ils ont besoin de renouer avec leurs propres désirs, émotions et ambitions.

La solitude et internet

La solitude peut conduire quelquefois à des compulsions et Internet peut être l’une d’entre elles. La réalité concrète devient si menaçante que l’individu se réfugie sur Internet. Les personnes qui ont des difficultés pour se faire des amis et s’intégrer dans des groupes ont tendance à se dissimuler dans un monde virtuel et rester anonyme devient un vice. Si effectivement l’individu n’arrive plus à entrer en relation avec les personnes de son entourage, nous pouvons parler d’une réelle maladie.

Les personnes anxieuses, irritées et d’un tempérament explosif peuvent parfois utiliser Internet comme soupape pour se maintenir loin des relations interpersonnelles, puisqu’ainsi ils sont anonymes et n’ont plus à craindre d’être rejeté. Le monde virtuel est un monde particulier qui peut conduire à de sérieux troubles émotionnels.

Pourquoi il est nécessaire de consulter

Tous les gens qui vivent seuls n’ont pas de problèmes physiques et psychologiques. Beaucoup de gens aiment aussi s’isoler et avoir la pleine responsabilité de s’occuper de soi, sans l’aide des autres. Le danger survient quand la sensation d’isolement est constante (que nous soyons accompagnés ou non d’ailleurs). Dans ce cas, il est conseillé de consulter.

La crise suicidaire

Selon l’INRS, en France, près d’1 décès sur 50 est un suicide. Près de 70 % des personnes qui se suicident souffraient d’une dépression (diagnostiquée ou non). Le suicide est la première cause de décès chez les moins de 24 ans. Le suicide touche majoritairement les personnes âgées et les moins de 34 ans. La France est un des pays européens les plus touchés, deux fois plus que l’Angleterre et l’Italie, ou bien l’Espagne. Le suicide des hommes est supérieur à celui des femmes, tendance qui s’observe dans le monde entier (à l’exception de la Chine). En revanche, les tentatives de suicide sont deux fois plus élevées chez les femmes. Les régions les plus touchées sont la Bretagne, la Basse-Normandie et le Nord-Pas-Calais. Parmi les régions les plus épargnées, on note la Corse, l’Alsace et l’Ile de France. Le taux de suicide augmente à mesure que l’on descend dans l’échelle sociale.

Les facteurs de risque sont individuels (antécédents suicidaires), familiaux (abandons, abus) et psychosociaux (difficultés économiques).

A travers une revue de littérature extensive, Jacques Brandibas et Monique Séguin (2009) nous expliquent comment reconnaître une crise suicidaire.

les symptômes

Conduites à risque, accidents fréquents, intérêt pour le thème de la mort, négligence vestimentaire, fatigue, abus d’alcool, drogue ou médicaments,  retrait social, dons et réconciliations spectaculaires, signes dépressifs, phrases indiquant une disparation prochaine ou un souhait de mort.

Reconnaître les signes

  • Les signes comportementaux : il s’agit de changements anormaux au niveau des attitudes, humeurs et comportements
    • Autour de l’idée de mort : conduites à risque, accidents fréquents, attirance pour le thème de la mort, intérêt soudain pour les armes.
    • Autour du corps : négligence vestimentaire, troubles du sommeil, fatigue, abus d’alcool, de drogues ou de médicaments, modification du poids.
    • Autour des relations interpersonnelles : retrait social, réconciliations spectaculaires, dons importants.
  • Les signes psychologiques et affectifs : il s’agit des signes de la dépression liés parfois à la peur de ses impulsions suicidaires : « j’ai parfois envie de me jeter sous un train. »
  • Les signes verbaux : ils peuvent être directs ou indirects. Brandibas et Seguin nous en dressent une liste.
    • Les signes verbaux indirects :
      • Je suis tellement fatigué que je n’ai qu’une envie, dormir, dormir,
      • Bientôt, je ne serai plus un problème pour personne,
      • Vous verrez quand je ne serai plus là,
      • Vous aurez bientôt une surprise,
      • De toute façon, j’ai toujours été nul,
      • La vie n’est que souffrance,
      • Ca fait trop mal, je n’en peux plus,
      • Parfois, je pense que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue,
      • Je suis allée chez le notaire.
    • Les signes verbaux directs
      • Je n’en peux plus, je veux mourir,
      • Je veux arrêter de vivre,
      • Je n’ai plus d’autre alternative,
      • S’il n’y avait pas ma famille, ça fait longtemps que je l’aurais déjà fait,
      • J’ai acheté une carabine,
      • J’ai pris mes dispositions. Vous trouverez mon testament dans ma chambre.

Seul un professionnel va pouvoir évaluer le potentiel suicidaire de la personne. Si ce dernier peut répondre aux deux questions : quand ? Et comment ?, une intervention immédiate est nécessaire.

LA LIGNE D’ECOUTE EN PREVENTION DU SUICIDE

est accessible GRATUITEMENT 24H/24.

au numéro

0800.32.123

Pourquoi il est nécessaire de consulter.

Même s‘il y a eu une intervention de crise et que tout danger immédiat semble écarté,  il est nécessaire de débuter une psychothérapie, afin d’éviter toute récidive. Parmi toutes les thérapies,  de nombreuses études ont démontré que la plus efficace était la thérapie cognitivo-comportementale.

Quelle attitude adopter ?

Si l’un de vos proches menace de se suicider, incitez –le à en parler. Allez jusqu’à lui demander comment il compte s’y prendre. S’il a déjà réfléchi au moyen, le degré de dangerosité est élevé. Contactez son médecin traitant pour que ce dernier coordonne une intervention d’aide psychologique. Si le danger est immédiat, rendez –vous aux urgences les plus proches.