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La Thérapie de Couple
La thérapie de couple aide à identifier et transformer les schémas dysfonctionnels dans la relation pour surmonter les conflits, à améliorer la communication.
Comment se déroule une thérapie de couple ?
Dans un couple il est très fréquent que les conjoints entretiennent de fausses croyances au sujet de leur partenaire. Epstein et Baucom (2002) en ont dressé une liste :
Les attentes et les normes
- L’attention sélective : ne se focaliser que sur certains aspects de la relation et négliger les autres, comme par exemple ne retenir que les paroles de son compagnon ou sa compagne et négliger ses actes. Ainsi l’un des partenaires peut prétendre que l’autre ne fait que lui reprocher ses erreurs, amplifiant les sentiments négatifs.
- Les attributions : tirer des conclusions erronées à partir de mots, faits et gestes du partenaire. Si ce dernier répond mal à une question, en conclure qu’il cherche à contrôler la relation.
- Les attentes : baser son comportement sur de fausses prédictions, comme par exemple croire qu’exprimer ses sentiments mettra son compagnon ou sa compagne en colère.
- Les suppositions : posséder des croyances générales sur les relations entre les hommes et les femmes. Une femme va supposer qu’un homme qui lui offre des fleurs a quelque chose à se reprocher ou bien que les hommes n’ont pas besoin d ‘attachement affectif.
- Les normes : posséder des croyances générales au sujet des caractéristiques d’une relation comme penser qu’il est absolument nécessaire de tout partager dans une relation, même ses pensées et ses émotions les plus intimes.
Les erreurs de traitement de l’information
- L’inférence arbitraire : des conclusions sont tirées en l’absence de tout argument valable. Par exemple, un homme dont la femme parle longuement au téléphone avec sa mère, se dit qu’elle se plaint de lui auprès de sa famille.
- Les abstractions sélectives : il s’agit de sortir une information de son contexte, mettre en valeur des détails tout en négligeant d’autres aspects. Un des partenaires a oublié d’acheter la boisson favorite de l’autre pendant les courses hebdomadaires ; en conclure qu’il l’a fait exprès pour punir l’autre de lui avoir laissé cette corvée.
- La surgénéralisation : à partir d’un événement isolé, le sujet va en tirer une « règle générale ». Il a refusé d’aller au restaurant hier et au cinéma le mois dernier. Il ne veut jamais rien faire le soir.
- La maximisation et la minimalisation : une situation est jugée d’une extrême importance ou exagérément minorée. Une femme s’achète une nouvelle robe, l’homme explose de rage en constatant la dépense. L’un des deux partenaires doit subir une intervention chirurgicale et l’autre ne modifie pas son emploi du temps pour pouvoir être présent le jour de l’opération.
- La personnalisation : des évènements extérieurs sont attribués à soi même, sans argument valable. Par exemple, un homme qui voit bailler sa femme alors qu’il lui parle se met à supposer : « Elle me trouve ennuyeux. »
- La pensée dichotomique : tout est interprété de manière polarisée ; tout est blanc ou tout est noir. Par exemple, un mari commente un plat « il manque un peu de sel. » L’épouse va supposer : il trouve ma cuisine mauvaise.
- L’étiquetage et l’étiquetage erroné : l’identité du partenaire est caricaturée sur la base de défauts ou d’erreurs commises par le passé. Ces défauts ou erreurs sont utilisées pour le définir entièrement. Par exemple, à la suite d’erreur répétées dans la préparation du repas, une femme se dit « je suis nulle », au lieu de reconnaître que ses erreurs n’ont aucune importance.
- La vision tunnelisée : les partenaires peuvent voir uniquement ce qu’ils souhaitent voir ou ce qui correspond à leur états d’âme du moment. Un homme qui pense que « sa femme ne fait, de toutes façons, que ce qu’elle veut » l’accusera de faire des choix uniquement motivés par son intérêt personnel.
- Les explications biaisées : il s’agit d’attribuer une intention systématiquement négative aux faits et gestes du conjoint. « Il m’invite au restaurant parce qu’il veut me demander un service. »
- La lecture mentale : elle correspond au « pouvoir magique » de connaître les pensées d’autrui. Par exemple : « je sais qu’elle ne sourie pas parce qu’elle est en colère contre moi. »
Mon mode d’intervention avec les couples est donc basé sur les principes fondamentaux de la Thérapie Cognitivo-Comportementale.
- Mise en relation entre les pensées automatiques, les émotions et les comportements
- Identification et confrontation des pensées dysfonctionnelles.
Il s’agit avant tout de :
- poursuivre des objectifs communs ;
- moduler les émotions et les comportements ;
- identifier les expectatives irréalistes et en définir ensemble de nouvelles ;
- en finir avec la tyrannie des « je dois » et/ou « il/elle doit »
- rétablir la communication
- ne plus se livrer à des interactions destructives, où le comportement dysfonctionnel de l’un aggrave le comportement dysfonctionnel de l’autre.