Les troubles psychotiques : Manifestations et prise en charge

Les troubles psychotiques entraînent une rupture avec la réalité et nécessitent une attention particulière pour un accompagnement adapté.

Florence Ronco

Neuropsychologue à Paris 5

Reconnaître les troubles psychotiques et leur impact sur la vie quotidienne

Les symptômes

Idées délirantes, hallucinations, pensée et discours désorganisés, comportement moteur grossièrement désorganisé ou anormal, symptômes négatifs (diminution de l’expression émotionnelle et aboulie).

Les troubles psychotiques, dont la schizophrénie, sont définis par des anomalies dans au moins un des cinq domaines suivants:

Les idées délirantes

Il s’agit d’une croyance qui ne change pas face aux évidences qui la contredisent.

  • Type érotomaniaque : conviction qu’une personne est amoureuse de soi.
  • Type mégalomaniaque : conviction d’avoir un grand talent non reconnu, d’avoir fait des découvertes importantes,
  • Type de jalousie : conviction que le conjoint est infidèle.
  • Type de persécution : conviction d’être la cible d’un complot, d’une escroquerie, d’espionnage, de filature, etc. Il s’agit du type de délire le plus fréquent.
  • Type somatique : thème central concernant des fonctions ou des sensations corporelles (je dégage une odeur nauséabonde, je suis infecté par des insectes sous la peu, certaines parties de mon corps sont difformes, etc.).

Les hallucinations

Il s’agit d’expériences de type perceptif qui surviennent sans stimulation externe. Elles peuvent être visuelles, olfactives, tactiles mais, le plus souvent, elles sont auditives (voix familières ou étrangères).

Les pensées et le discours désorganisés

Le patient passe d’un sujet à l’autre, ses réponses ne sont pas liées aux questions. Le discours peut être même parfois incompréhensible.

Un comportement moteur anormal ou grossièrement désorganisé

Cela peut être de la niaiserie puérile, une agitation imprévisible ou bien une catatonie (négativisme, mutisme, stupeur..).

Les symptômes négatifs

Il s’agit principalement de la diminution de l’expression émotionnelle (expressions du vidage, diminution du contact visuel, de l’intonation du discours, du mouvement des mains) et de l’aboulie (diminution de l’intérêt pour des activités auto-initiées). Le sujet reste assis les yeux dans le vague, de longues heures.

Attention : ce type de diagnostic est très délicat et ne peut reposer que sur l’intervention d ‘une équipe pluridisciplinaire. La prise en charge devra aussi être faite dans un cadre transdisciplinaire, nécessitant l’intervention de psychiatres, psychologues et éducateurs spécialisés, au sein d’une structure adaptée.